Venise n'est pas en Italie - Ivan Calbérac


Catégorie : Roman contemporain

Le mot de l'éditeur :

Émile a quinze ans. Il vit à Montargis, entre un père doux-dingue et une mère qui lui teint les cheveux en blond depuis toujours, parce que, paraît-il, il est plus beau comme ça. Quand la fille qui lui plaît plus que tout l'invite à Venise pour les vacances, il est fou de joie. Seul problème, ses parents décident de l'accompagner. C'est l'histoire d'un adolescent né dans une famille inclassable, l'histoire d'un premier amour, miraculeux et fragile. C'est l'histoire d'un voyage initiatique et rocambolesque où la vie prend souvent au dépourvu, mais où Venise, elle, sera au rendez-vous. Un roman où l'humour se mêle à l'émotion, dans la lignée de La Vie devant soi de Romain Gary, de L'attrape-coeurs de J. D. Salinger, ou du film Little Miss Sunshine.

Ce que j'en ai pensé :

Voici enfin le moment où je vais pouvoir vous dire réellement ce que j'ai pensé de ce livre.
Lorsque j'ai rencontré Ivan Calbérac je n'avais lu que la moitié du livre et j'avoue que j'y suis allée et je ne partageais pas l'enthousiasme des autres bloggeurs présents ce jour là.
J'ai été perturbée tout au long de cette première partie du fait que, numéro 4 : je 'n'arrivais pas à m'identifier aux personnages ; numéro 3 : je n'arrivais pas à savoir à quelle période ça se déroulait ; numéro 2 : ce livre est écrit comme un journal intime et j'avoue avoir beaucoup de mal à rentrer dans ces confidences faites au jour le jour et en numéro 1 de  mes perturbations : c'est la réflexion que fait Emile, le narrateur, tout au long de cette première partie : j'avais l'impression qu'à certains moments, un enfant de 10 ans réfléchissait, d'autres fois plutôt un jeunes de 17 ans, et j'avais vraiment l'impression d'être dans des montages russes de la réflexion et de l'interprétation du monde qui l'entoure étant parfois obligée d'aller voir la quatrième de couverture pour être sûr que le personnage avait bien 15 ans.
J'ai tout de même persévérée et j'ai bien fait car dans la seconde partie, toutes mes perturbations se sont envolées au profit non plus d'une lecture d'un journal intime mais à une narration faite à la première personne de fabuleuses aventures d'un jeune de 15 ans. Et quelles aventures, le tout est décrit avec beaucoup de pudeur et de simplicité à un rythme soutenu que j'ai eu du mal à lâcher le livre. Nous suivons tous les personnages et nous les apprécions un peu plus à la page suivante et nous essayons de chercher en même temps que le narrateur quel est notre propre Venise.
Pour moi, cette seconde partie, commence une fois que la caravane fait un stop pour la nuit et que Emile et son frère décide de faire le "mur".
Mon avis mitigé de la première partie (planter le décor et les personnage est parfois un peu trop long) est donc balayé par la seconde.
Une bloggeuse a demandé s'il y aurait une suite, Ivan Calbérac n'y avait pas pensé et je pense quant à moi, qu'elle n'est pas nécessaire. ce road trip ce suffit à lui même et nous replonge suffisamment dans notre adolescence.

Citations :

A sa décharge, il n'y a pas que les militaires qui s'expriment en langage codé, tout le monde le fait, les gens ne livrent jamais à le fond de leur âme, ils prononcent tout le temps une phrase à la place d'une autre, parfois s'en sans rendre compte, et on a rarement le bon mot de passe pour déchiffrer.

Mais un instant à la regarder, moi, ça me suffisait, ça valait le voyage, un sourire de sa part, je demandai pas plus. Juste ces yeux qui se posent sur moi, avec douceur, juste la sentir contente de me voir. Bon après, c'est sûr, un baiser, je vais pas mentir, je dirais pas non.

Il y a un milliard de trucs que j'aurais aimé changé dans ma vie, ça c'était clair, oui, et le plus tôt possible. Pour le reste, je faisais avec. Je ne sais pas si c'est ça être heureux, faire avec. Pour bien des choses, je préférerais tellement faire sans.

Mais chez nous, un carré de chocolat, c'est le réconfort ultime, c'est de l'eau en plein désert.

J'ai préféré désamorcer tout de suite, sinon j'allais me faire massacrer. C'est quand ils sont dans leur tort qu'ils deviennent le plus dangereux.

J'ai pensé alors que la malchance, faut savoir la provoquer, ça se travaille, ça ne vous tombe pas dessus comme ça, par hasard.

Le mot de la fin :

Si je ne l'avais pas reçu par Babelio, je ne pense pas que je l'aurai acheter en le voyant sur les étagères d'une librairie, pourtant je ne regrette pas d'avoir passé du temps avec ces personnages qui au fur et à mesure se livrent et auxquels on s'attachent. Surtout si vous êtes comme moi et que vous avez du mal au début, persévérer la seconde partie vaut le coup d'être lue.

***
France


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