Fleur de Tonnerre - Jean Teulé

Auteur : Jean Teulé
Edition : Julliard
Genre : Historique
Première édition : 2013
Nombres de pages : 288

Ma note : 12/20

Synopsis :

Ce fut une enfant adorable, une jeune fille charmante, une femme compatissante et dévouée. Elle a traversé la Bretagne de part en part, tuant avec détermination tous ceux qui croisèrent son chemin : les hommes, les femmes, les vieillards, les enfants et même les nourrissons.
Elle s'appelait Hélène Jégado, et le bourreau qui lui trancha la tête le 26 février 1852 sur la place du Champs-de-Mars de Rennes ne sut jamais qu'il venait d'exécuter la plus terrifiante meurtrière de tous les temps.
Sous la plume acérée de Jean Teulé, Hélène reprend vie et accomplit son destin, funeste et fascinant.

Ce que j'en ai pensé :

Quand sort un livre de Jean Teulé, je ne peux pas m'empêcher de lire la quatrième de couverture, et comment ne pas succomber à cette histoire : la première serial killeuse française, raconté avec son humour noir, je ne peux résister à la tentation de l'acheter.
Nous suivons, vers la fin du XIXème siècle, la petite fille Hélène Jégado qui évolue en Bretagne dans une région où mythes et folklores constituent son quotidien. Sa mère véritable névrosée a peur de tout autour d'elle et en particulier de l'Ankou (le serviteur de la mort qui a pour but de collecter dans sa charrette grinçante les âmes des récents défunts). Bercée dans ces traditions et les contes bretons, Hélène va devenir à son tour le serviteur de l'Ankou, empoisonnant toutes les personnes (ou presque) sur son chemin en se perfectionnant au fur et à mesure : en commençant par des baies en finissant par l'arsenic qu'elle jugera bien plus efficace. Hélène n'a aucun scrupule et j'irai même plus loin en disant qu'elle n'a aucune notion de bien ou de mal : elle assassine père, mère, sœur, cousine, marins, paysans et même amant qu'ils appartiennent à la noblesse ou aux plus pauvres. C'est un véritable carnage. Et c'est là, à mon avis, le point faible du livre. Malgré une première partie rondement menée, l'histoire en seconde partie est tellement répétitive qu'elle en devient ennuyante : Hélène arrive, Hélène a l'air très gentille, Hélène a des recommandations, Hélène se fait engagée, Hélène prépare à manger, comme Hélène cuisine bien, Hélène s'ennuie, Hélène empoisonne, Hélène s'en va. Vous voyez comme c'est énervant et ennuyant !!!  Elle va finalement se faire prendre.
Surnommée Fleur de Tonnerre, cette jeune femme ne sera jamais heureuse dans sa vie (ou à quelques très rares instants) car elle n'a pas réellement d'émotions.
Je finirai juste par le clin d'œil que fait Jean Teulé à la charrette grinçante de l'Ankou, représentée par deux pauvres paysans où toutes les plaies du monde s'abattent sur eux et qui croisent toujours Hélène sur leur chemin.

Ce qu'il me reste dans la tête :

La première fois qu'Hélène voit dans la cave de la mort au rat et qu'elle essaye immédiatement la mixture qui se révèle très efficace. Et part la suite, lorsqu'elle demande à chaque nouveau employeur s'ils ont des rats.
Sa vie de prostituée et la tuerie efficace qu'elle va provoquer.

Citations :

"Sa fantastique perversité est de la démence mais s'il est légitime de se protéger d'une folle, peut-on la punir?"

"Dehors, le lampion de la bergère Emilie, courant sur la lande, projette, à travers le vitrail, un autre rayon de lumière qui tourne. Il étire l'ombre de l'Ankou qui se déplace pour venir se fondre en Fleur de tonnerre. L'ombre de l'Ouvrier de la Mort paraît maintenant porter une coiffe d'enfant bretonne. Ô le cerveau de petite fille qu'un tel prodige affole ! Ainsi que l'Ankou, elle lève un bras comme si elle tenait une faux."

"Ne faisant aucune distinction, elle empoisonne comme par distraction ainsi que si elle lançait des graines aux pigeons."

"On m'appelle Hélène. Sinon, qui je suis vous l'apprendrez bientôt... à vos dépens."

"la domestique s'agenouille près d’Émile encore conscient pour lui avouer : c'est moi l'Ankou qui se promène à travers la Bretagne et a planté sa faux dans ton cœur, moi qui te ferai le sang aussi froid que le fer. D'une paume, elle essuie la sueur du front de l'adolescent en ajoutant : ce n'est pas parce que tu es méchant que j'agis ainsi. Gentil, ça aurait été pareil mais là franchement, ça fait plaisir. Ah tu ne va pas me manquer, toi. Reçois l'assurance de mon absolu dégoût."

"Si votre épouse le permet puisque je suis cuisinière, je vous préparerai une soupe aux herbes. C'est ma spécialité, mon triomphe. Impossible de trouver un vivant qui en dise du mal."

Petit bonus :

L'exécution d'Hélène Jégado sur le Champ de Mars à Rennes met fin à une carrière criminelle de dix-huit ans, facilitée par le fait qu'à cette époque la région était touchée par des épidémies de choléra dont les symptômes sont proches de ceux de l'empoisonnement à l'arsenic, qu'Hélène Jégado ne vole pas ses victimes et que les familles refusent les autopsies des corps de leurs parents. Le nombre de ses victimes est impossible à déterminer avec précision (probablement 36), car la plupart de ses forfaits ayant été commis plus de dix ans avant son procès, ils ne pouvaient plus être jugés du fait de la prescription légale de dix ans en vigueur à l'époque, aussi son procès écartera-t-il 21 empoisonnements et 5 tentatives
d'empoisonnement. La culpabilité d'Hélène Jégado n'a jamais été mise en cause. Par contre, plusieurs mobiles ont été proposés sans vraiment convaincre, aucune explication raisonnable n'ayant pu être donnée à son action.
Le Musée de Bretagne de Rennes contient le masque mortuaire d'Hélène Jégado dont on avait
recherché la « bosse du crime » lors de l'autopsie par la Faculté de médecine.

(information prise sur Wikipédia)


Le mot de la fin :

Malgré un début très bien mené, l'histoire est tellement répétitive qu'il m'a été très difficile de terminer ce livre. L'humour noir de Jean Teulé est toujours présent, mais je n'ai pas été séduite.

Commentaires

  1. Merci pour cette critique. J'ai lu un ou deux livres de Jean Teulé, dont le Montespan que j'avais moyennement apprécié à cause de son interprétation de l'histoire, alors que j'avais aimé son style et son humour.
    Votre blog est très joliment présenté; j'aime beaucoup le frontispice avec toutes ces femmes qui lisent.

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  2. Merci pour tous ces très beaux compliments, maintenant que vous me le faites remarquer, pour le prochain, j'essaierai de trouver un homme en train de lire, mes les peintres de la fin du XIXème siècle préférés avoir pour modèle des femmes que des hommes !! je pars dés à présent en chasse.

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  3. J'aime beaucoup Jean Teulé, et suis tombée entre les mailles du filet de cette Helène. Mais je comprends ton sentiment. L'histoire pouvait effectivement sembler répétitive, même si ça ne m'a pas dérangée.

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    1. Teulé est vraiment un incontournable, mais celui-ci a été une vraie déception pour moi

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  4. Je n'ai pas vraiment apprécié "Le magasin des suicides" de cet auteur, donc je pense m'abstenir à l'avenir sur ses livres...

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    1. Le magasin de suicides est un roman vraiment à part, les autres roman de Teulé sont des romans historiques, bien qu'on retrouve l'humour noir et souvent, cru et grinçant de Teulé. C'est vrai que l'on aime et pas du tout.

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