U4 : Jules - Carole Trébor

Auteur : Carole Trébor
Edition : Nathan
Genre : Science-fiction
Sortie : 2015
Pages : 382

Ma note : 16/20

"Cela fait dix jours que le filovirus U4 (pour  "Utrecht", la ville des Pays-Bas où il est apparu, et "4e" génération) accomplit ses ravages. [...]
J'ai faim. Il n'y a plus rien à manger dans la cuisine."

Synopsis :
Cela fait 10 jours que le virus U4 accomplit ses ravages. Plus de 90% de la population mondiale est décimée. les seuls survivants sont des adolescents. L’électricité et l’eau potable commencent à manquer, tous les réseaux de communication s’éteignent. Dans ce monde dévasté, Koridwen, Yannis, Jules et Stéphane se rendent, sans se connaître, à un même rendez-vous. Parviendront-ils à survivre, et pourront-ils changer le cours des choses ?
Jules vit reclus dans son appartement du boulevard Saint-Michel, à Paris. Il n'a pas de nouvelles de ses parents, en voyage à Hong Kong lorsque l'épidémie a commencé de se propager. Le spectacle qu'il devine par la fenêtre est effroyable, la rue jonchée de cadavres. Mais il sait qu'il ne pourra pas tenir longtemps en autarcie. Pour affronter l'extérieur, Jules redevient le guerrier impavide qu'il était dans le jeu. Il va alors retrouver son frère aîné, qui se drogue et dont il ne peut rien attendre, puis secourir une petite fille qui a mystérieusement échappé au virus et qu'il décide de prendre sous son aile. Son seul espoir : le rendez-vous fixé par Warriors of Times.

Ce que j'en ai pensé :

Comme beaucoup d'entre nous dès que j'ai vu le livre dans la vitrine de ma librairie, je n'ai pas pu m'empêcher de rentrer et d'acheter au moins un des quatre livres. Pourquoi Jules plus qu'un autre ? Je voulais avoir un avis de ce qui  se passe dans notre très belle capitale et voir comment l'auteur avait pu creuser le sujet avec un personnage qui ne voyage pas, car je savais déjà que chacun des membres avait rendez-vous à Paris.
L'exercice d'écriture était assez périlleux et j'avoue que l'histoire est très bien menée, mais cependant ce n'est pas un coup de cœur pour ma part : merci de m'avoir fait autant rire avec le gang du 16ième : Auteuil Neuilly Passy, c'est pas du gâteau, Auteuil Neuilly Passy tel est notre ghetto !!!! et merci également pour les punks hyper-violents : on dit encore ça de nos jours !!!! J'ai trouvé ça un brin ringard, non ?
Nous sommes donc en compagnie de Jules, caricature de l'adolescent mal dans sa peau qui je jure que par les jeux vidéos multi-joueurs et en particulier par WOT : Warriors of Time. Mais pour une fois, le jeu vidéo a permis à ce personnage de lui donner du courage dans la vrai vie et j'ai trouvé que cet aspect était très bien amené et est à mettre en avant. Jules se rattache à ses jeux vidéos comme une bouée dans la mer de désolation qui l'entoure, il est pleinement conscient que la réalité est bien différente, mais cette bouée le rassure, lui donne du courage qu'il n'aurait peut être pas eu sans, mais surtout lui permet de ne pas sombrer dans le désespoir et la tristesse d'avoir perdu l'emsemble de ses proches.
Jules est donc un personnage très sensible avec beaucoup d'empathie qui ne peut s'empêcher de tendre la main à son prochain et je lui ai trouvé une grande facilité à pardonner : Jules c'est LE gentil. Un peu grassouillet et complexé, Jules va se dépasser pour avancer dans ce monde post apocalyptique : des cadavres qui jonchent les rues, des rats qui grouillent tout autour de lui, des chiens sauvages et des chiens dressés au combat, des gangs qui n'ont comme seule obsession d'agrandir leur territoire en écrasant les plus faibles.
Le monde est dévasté, l'eau, l'électricité, les réseaux de communication ne fonctionnent plus. Les adolescents doivent s'adapter à cette nouvelle vie mais pourquoi au lieu de s'entraider le besoin de l'homme est de faire ressurgir son côté sombre pour prendre le pouvoir sur les autres : sur sa propre communauté, sur les autres gangs. Ce livre traite donc encore une fois un du thème indémodable de la force, de la violence et du régime de la peur qui est progressivement mis en place. Ce livre aborde donc le sujet de ce que l'on est capable de faire dans une telle situation, quelle est la limite à ne pas franchir avant de basculer vers un non retour.
Vous l'aurez bien compris, il y a d'un côté Jules, qui représente le monde des adolescents, mais il y a également les militaires qui ont réussi à survivre par on ne sait quel miracle mais surtout grâce à leurs combinaisons épidémiologiques. Ces miliaires qui organisent un régime totalitaire, à coup de propagande comme par exemple lorsqu'ils larguent de tracts depuis leurs hélicoptères dans les rues de Paris ou encore lorsqu'ils fournissent aux nouvelles recrues des brassards. Ces militaires qui sont les "Méchants", et à aucun moment, j'ai pu voir quelles sont les choses positives qu'ils pouvaient apporter dans ce nouveau monde. Cela m'a grandement manquer de n'avoir que cette vision adolescente et de ne voir les militaires comme un groupe totalitaire qui considère les adolescents comme des enfants : doit-t-on considérer un adolescent responsable car il n'est plus l'enfant d'hier mais pas encore l'adulte de demain. Quand se fait le passage à la vie d'adulte. Est-ce qu'être confronté à une situation extraordinaire fait que l'on peut être adulte bien plus tôt ? Je suis persuadée que se sont nos expériences qui nous font murir et devenir responsables de nos actes. Cette mésalliance entre adolescents et militaires est beaucoup trop tranchée pour moi.
Quand aux autres personnages (Koridwen, Yannis,  et Stéphane)  que l'on attend avec impatience de croiser lors de la lecture de ce livre, j'ai trouvé que leur passage dans la vie de Jules était vraiment très bien amené, il est nécessaire de lire les autres livres pour savoir ce qu'ils sont devenus à la fin du roman, et c'est peut être ce qui me motivera à lire les trois autres romans, car connaître leur passé n'est pas indispensable.
Quand à la fin du roman, que vous dire à part que j'ai été déçue, mais au final, après plusieurs jours, que fallait-il espérer de plus ?

Citations :

"L'armée refuse de déléguer la moindre responsabilité aux adolescents, parce qu'elle nous considère comme des enfants. En tant qu'âtre irresponsables, nous sommes potentiellement dangereux et immaitrisables."

"-Demain, vous irez là-bas. Vous trouverez Logan. Et vous le tuerez.
C'est un ordre, je n'ai pas d'autre choix que d'obéir."

"J'ai envie de le tuer pour tuer ma peur, mais je vois sa peur à lui, dans ses yeux. Nous sommes pareils lui et moi. Des pauvres mecs paumés, qui ont perdu toute leur famille en trois jours. Et sui survivent comme ils peuvent."

"Il faudra changer pour pouvoir continuer à vivre, t'adapter. Ne te contente pas de survivre, vis."

"Quelle valeur à la liberté dans ce monde, maintenant qu'il faut absolument et définitivement affronter l'inacceptable."

Petit bonus, pour ceux qui n'ont jamais entendu parler de la série phénomène U4 :


U4 – Le phénomène de la rentrée littéraire

Quatre personnages, quatre romans, quatre destins…
U4 est un récit croisé dont les romans se déroulent sur une même période et peuvent se lire indépendamment. Écrit à la première personne, chaque roman, fort et singulier, est signé par un auteur. Il raconte l’histoire d’un des protagonistes et se suffit à lui-même. Mais chacun est ainsi fait qu’il donne l’irrépressible envie de lire les autres. Car le personnage principal d’un livre devient l’un des personnages secondaires des trois autres, et chaque roman élucide une nouvelle facette de leur destin commun, propose un nouveau point de vue sur les quatre héros. Les romans se terminent différemment puisque les chemins des quatre héros, même s’ils convergent, sont différents. Les histoires se mêlent, les personnages se croisent, nouent des liens, s’entraident, s’aiment ou se rejettent… et il faut lire Koridwen,Yannis, Jules et Stéphane, dans l’ordre de son choix, pour avoir lu « U4 ».
Deux Editeurs, Nathan et Syros qui coéditent U4.
Lorsque Yves Grevet, Florence Hinckel, Carole Trébor et VincentVilleminot ont décidé de se lancer dans l’aventure d’U4, ils onteu envie que Nathan et Syros restent leurs éditeurs respectifs*,pour garder cette relation privilégiée faite d’échanges continus surle texte… Ces éditeurs ont donc travaillé ensemble. Un beau cadeaupour ces deux maisons !

Le mot de la fin :

Très bonne lecture dans son ensemble mais le fait d'avoir écrit l'histoire à la première personne laisse parfois un gout de peu et une vision un peu étriquée. J'ai tout de même envie de découvrir les autres pour avoir le fin mot de l'histoire.

Commentaires

  1. Pour le moment j'ai les trois autres personnages ! Jules est le seul qui me manque. En tout cas, je me languis de savoir ce que l'auteur nous réserve dans Paris.

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    1. Pour résumé en un mot : chaos.
      Paris dévastée paralysée en pleine guerre civile mais l'histoire est très bien orchestrée.

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  2. Je partage ton sentiment pour la fin. Je vais malgré tout compléter ce tome avec les autres, pour aller jusqu'au bout de cette aventure.

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    1. Je pense également continuer la sage, mais pas tout de suite, je vais laisser passer un peu de temps et y retournerai lorsque je serai en panne d'inspiration.

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