Melchisédech, Roi de Salem - Olivier de Lagausie

Auteur : Olivier de Lagausie
Edition : Anfortas
Genre : Historique
Date de parution : 2015
Pages : 404

"Salem, l'orgueilleuse capitale du royaume de Canaan pleurait son roi."

Ma note : 17/20

Synopsis :
Fils de Noé pour les uns, figure symbolique du Christ pour les autres, l’histoire de Melchisédech s’entoure de mystère. Les trois religions du Livre, comme les milieux ésotériques le célèbrent. Il porte le nom de roi charitable, roi de justice, roi du monde ou, plus simplement, roi de Salem (Paix). Partout, il apparaît comme le représentant de l’autorité ultime sur terre. À travers ce roman, Olivier de Lagausie ressuscite le passé et plonge le lecteur au temps de l’Ancien Testament, celui d’Abraham, de la tour de Babel, des bordels de Babylone et du trafic du vin sur l’Euphrate, celui des guerres et des passions. Le chemin initiatique d’un homme, de chair et de sang, qui le mène à un destin exceptionnel.

Ce que j'en ai pensé :

Il était une fois, il y a très très longtemps, ... c'est comme cela qu'aurait pu commencer le livre d'Olivier de Lagausie. Ce livre nous raconte le récit d'un roi, de plusieurs rois, dans une région désertique du monde avec de la romance, de l'action, des guerres, des massacres, des scènes de sexe, une sorte de Game of Throne mais réel, sans magie et sans dragon. Melchisédech a réellement existé et il est facile de croire que ce qui est dit dans ce livre est vrai.

Ce livre est extrêmement bien romancé et je n'ai pas pu m'ennuyer. L'auteur a choisi de conter l'histoire de ce roi par un vieil homme (dont l'identité sera révélée plus loin dans le livre), un homme de l'ancienne génération à un jeune garçon orphelin. Il lui raconte l'histoire de son passé qui est également notre passé. Sommes-nous pas, nous aussi, des descendants de Melchisédech ? C'est possible.

L'auteur a un style d'écriture bien particulier : il décide de faire avancer et reculer l'histoire au fur et à mesure de notre lecture. Chaque étape importante dans la vie de nos personnages nous est présentée au début d'un chapitre, et l'auteur nous fait remonter le temps pour comprendre les tenants et les aboutissants qui ont amené le personnage concerné à ce choix, à cette étape de sa vie. Mais cette façon de narrer cette histoire est judicieuse car elle permet de se laisser porter par l'Histoire, de laisser une sorte de suspens, nous permet de nous interroger et même dans mon cas de m'orienter vers de fausses pistes. Même si ce livre n'a rien à voir avec un policier ou encore un thriller, j'ai retrouver certaines similitudes dans la façon de rythmer le livre qui m'a séduite. Ces avants-arrières dans le temps et l'espace sont agrémentés d'un soupçon de spiritualisme sur la place de l'homme sur la Terre, la place de Dieu, du Très-Haut ou des Dieux. Mais Olivier De Lagausie a su doser ces passages et les incérer dans son œuvre de façon très judicieuse et pas du tout rébarbative.

J'ai été très contente de découvrir une Histoire que je ne connaissais pas forcément, de mettre des images sur des lieux de nombreuse fois entendus (en particulier dans l'ancien testament) comme par exemple Babylone, l'Euphrate, la tour de Babel. Tous ces lieux sont décrits avec beaucoup de retenue pour ne pas nous écraser sous les détails mais avec une pointe de curiosité qui nous fait voyager.

Je souhaite vous laisser vous faire votre propre opinion et surtout je ne souhaite pas spoiler ce roman, mais je suis ressortie de ma lecture grandie, de part ma nouvelle connaissance, de part ces réflexions sur la place de l'homme, sur le repentir et l'absolution, sur les difficultés qui nous entourent, bref une immersion dans cette histoire très lointaine mais transposable à notre époque.

Pour finir, je souhaite remercier Olivier de Lagausie, que j'ai eu l'honneur de rencontrer lors de ma venue à Livre Paris cette année. J'ai été ravie de découvrir votre œuvre et j'espère que je pourrai avoir l'occasion de lire les autres. Merci pour ce dernier chapitre qui m'a donné enfin les dernières réponses aux questions que je me posais.

Petits bonus (source wikipedia) :


Melchisédech,  « roi de justice », est un personnage biblique qui apparaît très brièvement dans l’histoire d’Abraham dans le livre de la Genèse. Il y est présenté comme « roi de Salem » et « prêtre du Très-Haut » (El-Elyôn). Dans l'Épître aux Hébreux du Nouveau testament, Jésus est déclaré « Grand prêtre pour toujours » à l'image de Melchisédech. La littérature moderne, religieuse ou ésotérique, attache beaucoup de mystère à ce personnage et à sa fonction.





L’histoire de la tour de Babel (hébreu : מגדל בבל Migdal Babel, en arabe : parashat Noa'h,برج بابل Burj Babil) est un épisode biblique rapporté dans la  en Genèse 11:1-9. Peu après le Déluge, alors qu'ils parlent tous la même langue, les hommes atteignent une plaine dans le pays de Shinar et s'y installent tous. Là, ils entreprennent par eux-mêmes de bâtir une ville et une tour dont le sommet touche le ciel, pour se faire un nom. Alors Dieu brouille leur langue afin qu'ils ne se comprennent plus, et les disperse sur toute la surface de la terre. La construction cesse. La ville est alors nommée Babel (terme proche du mot hébreu traduit par « brouillés »).


Babylone (akkadien: Bāb-ili(m), sumérien KÁ.DINGIR.RA, arabe بابل Bābil, araméen Babel) est une ville antique de Mésopotamie située sur l'Euphrate dans ce qui est aujourd'hui l'Irak, à environ 100 km au sud de l'actuelle Bagdad, près de la ville moderne de Hilla. À partir du début du IIe millénaire av. J.-C., cette cité jusqu'alors d'importance mineure devient la capitale d'un royaume qui étend progressivement sa domination à toute la Basse Mésopotamie et même au-delà. Elle connaît son apogée au VIe siècle av. J.-C. durant le règne de Nabuchodonosor II qui dirige alors un empire dominant une vaste partie du Moyen-Orient. Il s'agit à cette époque d'une des plus vastes cités au monde, ses ruines actuelles occupant plusieurs tells sur près de 1 000 hectares. Son prestige s'étend au-delà de la Mésopotamie, notamment en raison des monuments célèbres qui y ont été construits, comme ses grandes murailles, sa ziggourat (Etemenanki qui pourrait avoir inspiré le mythe de la tour de Babel et ses mythiques jardins suspendus dont l'emplacement n'a toujours pas été identifié.
Babylone occupe une place à part en raison du mythe qu'elle est progressivement devenue après son déclin et son abandon qui a lieu dans les premiers siècles de notre ère. Ce mythe est porté par plusieurs récits bibliques et également par ceux des auteurs gréco-romains qui l'ont décrite et ont ainsi assuré une longue postérité à cette ville, mais souvent sous un jour négatif. Son site, dont l'emplacement n'a jamais été oublié, n'a fait l'objet de fouilles importantes qu'au début du XXe siècle sous la direction de l'archéologue allemand Robert Koldewey qui a exhumé ses monuments principaux.

Citations :

"-Tu sauras ceci, jeune roi : je ne mes suis pas offerte à toi en échange d'un trône. Pas même d'un collier ou d'une bague. Aucun bijou ne m'amène ici, pas plus qu'aucun cadeau ou richesse. Je suis venue dans ta couche, car je le voulais, et mon père ne m'a pas forcée à le faire. Je te trouvais à mon goût et cela me suffisait. Mais si beau soit ton corps, il ne peut masquer la noirceur de ton âme."

"-[...]je me préfère en captif qui attend la fin de l'histoire, sans rien renier de ma vie. J'ai toujours obéi à ma conscience et je préfère cette liberté-là aujourd'hui."

"Prisonniers au fond de ces trous, les esclaves n'avaient aucun espoir d'évasion. Mais, du reste, s'évader pour aller où ? Se rappelaient-ils seulement d'où ils venaient ? Avaient-ils encore une famille, une maison, eux, les animaux, les bêtes de somme ? Le monde ne les avait-il pas oubliés ? Les plus anciens n'avaient jamais connu ici trois fois la même saison, bien assez pour perdre tout souvenir de leur vie d'avant."

"-De vivre ! J'ai décidé de vivre si je pouvais être enfin celui que je devais être. Mais pour naître à la vie véritable, il faut mourir avant. C'est la seule porte possible."

"On ne trouve pas la juste rémunération de ce que l'on fait dans le regard de l'autre, mais seulement dans la satisfaction d'avoir été en accord avec soi-même."

"Il faut croire en la vie et ne pas vouloir décider trop hâtivement de ce qu'elle doit être. Le Ciel veille sur les hommes qui ne se précipitent pas et tout arrive toujours à point."

Le mot de la fin :

Un roman qui nous conte une histoire qui s'est passée il y a très longtemps, une histoire sur nos origines sur Terre. Un roman sans Fantasy qui pourrait en faire pâlir plus d'un. Je le recommande fortement.

***


Commentaires

  1. Bonjour,

    Et bien je peux te dire que c'est un livre qu'il faut absolument que je lise, rien que de lire ta chronique je sais que c'est un livre qu'il me faut. Merci pour ta chronique et pour avoir partager cette lecture. Et bravo pour ton partenariat avec cette maison d'éditions que je ne connaissais pas du tout.

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    1. Merci beaucoup, je suis très contente de t'avoir fait découvrir un nouveau livre, n'hésite pas à revenir pour me dire ce que tu en as pensé.

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