Ambre - Kathleen Winsor

Auteur : Kathleen Winsor
Éditions : France Loisirs
Genre : Historique
Date de publication originale : 1944
Pages : 888

"Une chaude humidité régnait dans la petite chambre. de violents coups de tonnerre faisaient trembler les vitres, les éclairs paraissaient jaillir de la pièce même."

Synopsis :
  Dans l'Angleterre de la fin du XVIIè siècle, une gamine sans père ni mère, presque sans nom, décide d'user de ses charmes pour conquérir le monde. Gloire, honneurs, fortune, plaisirs : il lui faut tout. Et, l'immoralité de l'époque aidant, elle aura tout, taillant à vif s'il le faut dans la chair de ses rivaux et rivales – car du haut en bas de l'échelle sociale tout n'est qu'intrigue, trahison, mensonge et dépravation.
Cette vaste fresque avait fait scandale lors de sa parution en 1944. Elle est, un demi-siècle plus tard, un grand classique.




Ce que j'en ai pensé :

Ce n'est jamais simple d'écrire une chronique au sujet d'un livre que l'on a pas apprécié et encore moins lorsque l'on a abandonné sa lecture. En lisant le synopsis, j'étais persuadée avoir trouvé une pépite oubliée et qu'il allait devenir un véritable coup de cœur, et ce sentiment m'a poursuivi durant les deux cents premières pages. Mais ensuite j'ai été véritablement déçue par le personnage principal Ambre et j'ai stoppé la lecture de cet énorme pavé à la 328ième page. Je vous dois quelques explications.

Ambre est une jeune fille née d'une union non consacrée par des parents déserteurs qui meurent prématurément. Recueillie par un couple de paysan dont sa mère adoptive s'était liée d'amitié à sa mère biologique, elle va grandir à la ferme. Au 17ième siècle, l'éducation des jeunes filles de la campagne se résume à la couture et aux soins des animaux. Ce n'est que par sa très grande beauté et ses charmes qu'elle va s'enfuir de sa vie monotone pour aller conquérir le monde ou plus exactement les hommes. Mais son ignorance et son illettrisme sera en grande partie sa perte.

En lisant ce livre, je n'ai pas pu m'empêcher de faire une comparaison avec Angélique (marquise des anges, les films, je n'ai pas lu les romans). En effet, sa grande beauté, sa cuisse légère, sa répartie sans faille et sa volonté incommensurable à vivre pleinement sa vie, sa volonté de venger les fantômes de son passé, fait de Ambre un personnage haut en couleur. Ou du moins, au début. Je me suis très vite lassée de ces tentatives de charmes, de ses situations où elles est prise au piège et où régulièrement elle plonge dans la fange. Son manque d'esprit, son manque de volonté d'apprendre même lorsqu'on lui a donné l'occasion, son détachement m'ont profondément agacée.

J'ai eu l'impression d'une volonté d'émancipation de la part de Kathleen Winsor, mais qui n'est pas allée au bout de la démarche. Ce livre est paru en 1942 et a fait scandale ; compte tenu des meurs légères de l'héroïne, je le conçoit parfaitement. Mais même si à cette époque, la Femme n'avait pas encore le droit de vote, qu'elle ne pouvez pas s'émanciper facilement, qui a proposer un roman d'aventure sous forme de romance avec un personnage au caractère fort, n'aurait-il pas fallu décider d'aller plus loin et de choisir une jeune fille belle mais aussi intelligente. Ce qu'est devenu Angélique quelques 15 ans plus tard. J'avoue avoir eu quelques difficultés à me retrouver dans ce personnage. Pour résumé, Ambre attend toujours un idéal que nous lecteurs, nous devinons rapidement elle n'obtiendra jamais, car elle ne se donne pas les moyes pour y parvenir, et se laisse porter par sa non indépendance et sa non émancipation (toute relative, je l'accorde pour l'époque).

Malgré cette non adhésion au personnage principal, j'ai trouvé l'écriture d'une incroyable modernité et c'est surement ce qui m'a permis d'aller aussi loin dans ma lecture. Je vais peut être voir l'adaptation cinématographique parue en 1947, pour connaitre le dénouement de l'histoire, que ma très chère mère m'a déjà dévoilée en partie.
 
Citations :
 
"Peu importe ce que je fais, ce que je pense, songeait-elle, que je travaille dur ou que j'économise, puisqu'il y a toujours quelque chose qui vient se mettre en travers. Jamais je ne pourrai m'en aller. Je mourrai dans cet infect trou."
 
Ce qu'il me reste dans la tête:
 
Les va-et-vient dans la prison grouillante de poux et autres nuisibles, où chaque détenu marchande pour retrouver sa place.
Ambre et son mari qui n'était pas l'homme qu'il semblait être.
La séparation d'Ambre avec son fils mis chez une nourrice.
 
Le mot de la fin :
 
Ambre est belle, désirable, n'a pas de complexe d'être libertine  mais je suis désolée, elle ne respire pas l'intelligence. Elle reste cette petite paysanne qui n'a jamais reçu la moindre éducation. On ne peut pas lui en vouloir mais au fur et à mesure que le récit avance, ce manque m'a engourdi me faisant moins apprécié ma lecture jusqu'à l'abandon.
 
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