La belle du Mississippi T1 - Rosemary Rogers

Auteur : Rosemary Rogers
Éditions : Mosaic
Genre : Romance historique
Date de publication originale : 2012
Pages : 472

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Synopsis :

 Fille d'un riche sénateur, Cameron Campbell mène depuis toujours une existence dorée dans la plantation familiale d'Elmwood. Mais son bonheur vole en éclats lorsque le capitaine Jackson Logan, avec qui elle vit sa première romance, décide de rompre brutalement. Comment ose-t-il la traiter d'enfant gâtée alors qu'elle aurait renoncé à tout par amour pour lui ? Blessée, Cameron se persuade qu'elle ne pourra jamais lui pardonner.
Six ans plus tard, à l'aube de la Guerre de Sécession, le capitaine Logan est de retour... Et si Cameron n'a pas oublié l'affront subi autrefois, elle ne peut contenir le trouble que ces retrouvailles éveillent en elle. Pourtant Jackson, lui, ne daigne pas lui accorder la moindre attention, et semble davantage préoccupé par le mystérieux message qu'il est venu transmettre au sénateur Campbell. Un message qui, Cameron l'apprend bientôt, la contraint au pire : placer son destin entre les mains de l'homme qui l'a trahie....

Ce que j'en ai pensé :

Ah autant en emporte le vent, les robes à crinolines, les ballades en cheval sur la propriété, les esclaves qui chantent, la sieste sous la frondaison et le soleil qui brille. Non mais il faut bien l'admettre une fois pour toute, on n'aimerait pas vivre à cette époque mais qu'est-ce qu'on adore lire des livres qui parlent de cette période et ici Rosemary Rogers a fait un condensé de tout ce qu'on aime lire en romance historique.

Premièrement la romance, oui, c'est quand même le plus important : cette jeune fille dévorée par sa passion pour son domaine, et dévorée par l'amour qu'elle a pour Logan, le grand, le beau , le ténébreux Logan, qui joue au chat et à la souris, qui titille mais qu'est-ce qu'on aime ça, et elle intrépide, pas sa langue dans sa poche qui démarre au quart de tour, on le sait depuis le début, ces deux là sont faits pour être ensemble mais par où vont-ils passer pour y arriver : de la colère, de la trahison, de l'émotion.

Ensuite, les secrets : même si certains sont plus évidents que d'autres Rosemary décide de nous offrir des mises en bouche au fur et à mesure pour que nous ayons toujours envie de découvrir la vérité. et c'est sans compter sur le vaudou mis en avant ici, qui reste un secret à part entière.

Les personnages détestables : ici il s'agit du frère de Cameron, le personnage ignoble en puissance qui se croit supérieur de part sa naissance, et du nouveau contremaitre qui déshumanise les esclaves. Parce que dans ce roman, c'est comme sur les terres de Dame Scarlett, tous les esclaves vivent heureux et en harmonie avec les propriétaires terriens, tout est beau et lumineux, ils ne sont pas maltraités, les enfants sont choyés et courent en liberté jusqu'à ce que tout change, la vie paradisiaque vire au cauchemar, bref on est loin de la vérité dure des conditions de l'esclavage mais c'est pas grave.

L'amitié, plutôt bien développée ici, les liens se tissent, s'étirent, reviennent, comme un élastique ...

La tragédie : des personnages meurent dans des moments où la tension est à son maximum, des pleurs, de l'incompréhension, bref une palette de détresse est peinte ici.

Le petit plus : oui parce que les romances restent de la romance, du déjà vu il faut le petit plus et ici il s'agit du chemin de fer clandestin. J'en avais entendu parlé qu'en de rares voir de trop rares occasions, cette organisation clandestine qui faisait passer les esclaves du Sud vers le Nord. C'est ce qui fait tout l'intérêt de ce roman.

Bref, les codes sont conservés dans ce roman, mais c'est tellement agréable de découvrir les péripéties de Cameron qu'on oubli tout le reste et on est transporté, un livre pour se faire plaisir en vacances et donne envie de s'évader vers un autre lieu une autre époque ...

Le petit plus :

Le chemin de fer clandestin ou Underground Railroad, rien à voir avec les rails parce que même si la première ligne de train a été créée aux Etats-Unis en 1830 et reliait Baltimore et Ohio, le réseau n'était pas aussi développé entre 1850 et 1860. Cependant, les membres du Chemin de fer clandestin utilisaient souvent un jargon spécifique, basé sur la métaphore ferroviaire.

Le chemin de fer clandestin était un réseau de routes clandestines qui étaient utilisées par les esclaves noirs américains pour se réfugier au-delà de la ligne Mason-Dixon et jusqu’au Canada avec l'aide des abolitionnistes qui adhéraient à leur cause.
Ce terme s'appliquait également à tous ceux qui aidaient les fugitifs : aux abolitionnistes, aux Noirs, aux Blancs, aux personnes libres ou aux esclaves. Plusieurs autres routes permettaient de se rendre au Mexique et à l'étranger.

D'après James A. Banks, au cours du XIXe siècle, environ 100 000 esclaves se seraient échappés grâce au « Railroad ». L'Amérique du Nord britannique, où l'esclavage était interdit, était une destination courante, puisque sa longue frontière offrait de nombreux points d'accès. Plus de 30 000 personnes sont supposées s'y être échappées grâce au réseau pendant la période de pointe qui dura 20 années, bien que les chiffres du recensement américain ne fassent état que de 6 000.
Harriet Tubman a œuvré avec les quakers pendant les années 1850 pour permettre au plus grand nombre d’esclaves de gagner la liberté. Les histoires sur les fugitifs du Chemin de fer clandestin sont consignées dans une chronique intitulée « The Underground Railroad Records».

Pour réduire le risque d'infiltration, de nombreuses personnes associées au Chemin de fer clandestin ne connaissaient que le rôle qu'elles avaient à jouer dans l'opération mais ignoraient tout du reste. Il y avait les « chefs de train » qui, en définitive, étaient chargés de déplacer les fugitifs de station en station. Le « chef de train » se prétendait parfois lui-même esclave afin de pouvoir accéder à une plantation.
Une fois accepté dans cette plantation, le « chef de train » emmenait les fugitifs vers le nord. Les esclaves voyageaient de nuit, environ 15 à 30 km séparaient chaque station. Ils s'arrêtaient le jour dans ces fameuses « stations » ou « dépôts » afin de se reposer. Ces stations étaient des lieux isolés, des granges par exemple. Pendant qu'ils se reposaient, un message était envoyé à la prochaine station afin d'avertir le chef de gare que les fugitifs étaient en route. Les lieux de repos où ces derniers pouvaient dormir et manger avaient pour noms de code « stations » ou « dépôts » et étaient dirigés par des « chefs de gare. » Il y avait aussi ceux connus comme étant des « actionnaires » qui apportaient de l'aide en donnant de l'argent ou des fournitures. Les fugitifs utilisaient des termes bibliques parlant respectivement de « La Terre Promise » pour évoquer le Canada et du « Jourdain » pour le fleuve du Mississippi.

Les itinéraires étaient souvent délibérément indirects pour semer la confusion parmi les poursuivants. La plupart s'échappaient seuls ou en petits groupes; il y avait parfois des évasions massives comme ce fut le cas lors du Pearl incident. Le voyage était souvent considéré comme particulièrement difficile et dangereux pour les femmes et les enfants, et pourtant bon nombre d'entre eux continuaient à s'échapper. En fait, on trouve parmi les ravisseurs (c'est le nom que l'on donnait aux personnes qui voyageaient clandestinement dans les États esclavagistes pour sauver les individus en quête de liberté) les plus célèbres et les plus efficaces une femme nommée Harriet Tubman.



Ce qu'il faut retenir :

Une romance comme on les aime avec de la passion, de la tension, des personnages forts et d'autres détestables, des rebondissements et surtout une partie de l'histoire des l'esclavagisme méconnue ce qui rend l'histoire beaucoup plus intéressante.

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