The Ones - T1&2 - Daniel Sweren-Becker

Auteurs : Daniel Sweren-Becker
Éditions : Hugo Roman
Genre : Dystopie
Date de publication originale : 2016
Pages : 331

          "Tu te réveilles en clignant des yeux, déjà terrifiée."

Synopsis :
Cody a toujours été fière d’appartenir aux Ones. Son petit ami, James, et elle font partie du 1% de chanceux sélectionnés à la naissance par le gouvernement pour être modifiés génétiquement. Aujourd’hui, les Ones excellent en tout : ils sont beaux, talentueux, intelligents, sportifs... Mais pour certains, c’est une injustice. Et le mouvement Equality profite allégrement de la jalousie et de la peur montante au sein de la société, pour gagner des voix et imposer son parti. Le gouvernement américain montre alors sa face la plus sombre et les Ones deviennent illégaux. Alors que la frontière entre bien et mal se brouille, Cody rejoint un groupe de radicaux qui ont bien l’intention de préparer la révolte. Et James commence à se demander jusqu’où elle pourrait se battre....


Date de publication originale : 2017Pages : 302
          "Tu sais tout de suite que c'est ce qui va te tuer."
Synopsis :
La révolte bat son plein. Les Ones, ce 1 % de chanceux sélectionnés par le gouvernement pour être génétiquement modifiés à la naissance, sont cernés. Et le mouvement Égalité n’a jamais été aussi puissant.
 Farouchement déterminée à sauver son petit ami James qui s’est sacrifié pour elle, Cody se met à frayer avec un groupe de rebelles qui défend les droits des Ones envers et contre tout. Mais alors qu’elle se rapproche de leur leader, le mystérieux Kai, elle comprend rapidement que celui-ci a un plan plus fou que tout ce qu’elle aurait imaginé. Un plan qui pourrait changer le futur des Ones pour toujours. Et elle sait que Kai ne reculera devant rien…


Ce que j'en ai pensé :

Une fois n'est pas coutume, je vais vous faire une chronique commune pour ces deux romans qui auraient très bien n'être qu'un one shoot, car en supprimant les longueurs, on aurait peut être eu un livre meilleur de seulement 500 pages, et encore je suis sans doute gentille, car j'ai trouvé que ce livre est bien vide, profondément vide d'actions et de profondeurs des personnages, vide d'un message qui aurait pu être tellement plus fort.

Ce jeune auteur américain c'est donc basé sur les fondements de notre république française. Est-ce un pur hasard, ou a-t-il eu dans son parcours un cours d'histoire française accéléré ? Personne ne pourra sans doute me répondre, mais on ne peut pas ignorer le lien entre le synopsis de ce premier tome avec la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, texte  fondamental de la révolution française qui énonce un ensemble de droits naturels individuels et les conditions de leur mise en œuvre. 

En effet, Daniel Sweren-Becker nous propose une dystopie dont la base est un petit groupe de la population qui a été modifié génétiquement en faisant des "sur hommes" et donc ne sont plus égaux au reste de la population. Au début, cette idée m'a fascinée. Faisons le parallèle avec notre très chère déclaration : le texte de l'article un :"Tous les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits". Que deviennent ces droits lorsque justement les Hommes ne sont plus égaux de part leur naissance. De nouveaux droits doivent-ils venir abroger les anciens, ou doivent-ils être modifiés ? De plus, que doit ressentir, le reste de la population qui elle est "normale" c'est à dire "libre et égale". Il y avait tellement à faire, cette ambivalence des genres, des droits, un véritable sujet de bac de philo à développer, et personnellement je trouve tout simplement que l'auteur c'est planté en beauté. Le sujet de l'égalité est balayé dès les premiers chapitres, la révolution est tout simplement un pétard mouillé.

Revenons à la déclaration : l'article 2 proclame quatre "droits naturels et imprescriptibles de l'Homme" à savoir la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l'oppression. Cette fois-ci plaçons-nous non pas du côté de la population libre et égale mais de ceux qui ont été manipulés et pas seulement qu'au niveau de leur ADN? Ils ont le droit également de résister à l'oppression qu'exerce sur eux les autres. Par conséquent de quel côté devons nous faire pencher la balance ? Du côté des personnes qui sont spoliées par les Ones qui de part leur grandes capacités intellectuelles et physiques ont l'avantage de changer en or tout ce qu'ils touchent. Ou au contraire, du côté de la minorité, que l'on doit protéger, car ce sont peut être eux les futurs sauveurs d'une humanité qui s'éteint à petit feu, qui trouveront les réponses aux questions que nous nous posons sans jamais trouver une solution. N'oublions pas qu'ils n'ont rien demandé, qu'ils ne sont que les dommages collatéraux de la guerre de la manipulation génétique coordonnée pas des scientifiques et des politiques qui veulent laisser leur nom dans l'Histoire. Toutes ces questions, cette balance du droit à l'existence, oublier, tout ce que je viens de dire, rien n'est traité dans ces deux tomes. Tout y est totalement superficiel, et j'exprime ici ma colère, ma déception, ma frustration, car le sujet est tellement passionnant que j'en attendais surement beaucoup trop pour un roman jeunesse.

Donc, si je fais abstraction de ce sujet passionnant, l'auteur a développer une histoire légère en y intégrant les ingrédient qui font le succès de la dystopie, à savoir de l'action (et encore c'est très légers) les personnages, courent et fuient le plus souvent du temps et les scènes d'actions sont épisodiques ; une histoire d'amour, du genre tripartite, là encore une fois taclée rapidement avec quelques blessures au passage ; une méchante qui se veut le nouveau dieu sur Terre, des réfugiés qui préparer la révolution, qui ne viendra jamais. Bref, l'auteur effleurent nombre de sujets qui retombe tel un soufflet et qui manque de force.

Je range donc, cette duologie dans mes étagères, et si dois en faire un tri, je pense qu'elle quittera mes étagères sans regret.

Citation :

"Dans la réalité, les papas pouvaient se montrer faibles, mesquins, malveillants et égoïstes. Ils ne passaient pas leur vie entière à vous porter sur leurs épaules en attendant que votre glace leur dégouline sur la tête. C'était pourtant cette image-là qui lui venait quand il songeait à son père." (Tome 1)

Le mot de la fin :

Un roman a fort potentiel qui ne va pas au bout des choses. L'auteur avait un sujet qui pouvait devenir de l'or entre ses doigts, l'alchimie n'a pas eu lieu, et le plomb est resté lourd entre mes mains, plombant mes espoirs de liberté et d'égalité.

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