Apprendre à danser sous la pluie - Margaux Gilquin

Auteur : Margaux Gilquin
Éditions : Lazare et Capucine
Genre : Contemporain
Date de publication originale : 2018
Pages : 195

             "Il y a des chagrins insurmontables que le temps n'efface pas."

Synopsis :
Depuis ce premier livre phénomène, Laure se partage entre ce Paris flamboyant qu’elle aime tant où elle côtoie journalistes, auteurs, politiques, et la Grande Maison de la douce tante Marthe, et sa quiétude dont elle a besoin pour se ressourcer.
Là, l’auteure à succès presque malgré elle va remonter le temps de son enfance jusqu’à un certain jour de juillet où sa vie a basculé.
Entourée du ténébreux François, de ses amies fidèles Nade et Martine, elle va renouer petit à petit avec ces instants fugaces de bonheur qu’il faut savoir saisir, s’alléger de ce qui l’encombre et l’empêche d’avancer, pour se reconstruire enfin un avenir plein de promesses.



Ce que j'en ai pensé :

Le roman que m'a fait découvrir Olivier de Lagausie (merci encore pour cette découverte) est un texte qui transpire la féminité, à la limite du féminisme. C'est un texte tout en délicatesse à la limite de la mélancolie. C'est un texte qui instille des conseils que nous avons oubliés dans cette vie de fou que nous menons, pour nous dire de ralentir et de prendre soin de nous.

On peut sentir une certaine musicalité dans cette œuvre qui balance comme un métronome. Le personnage de Laure fait des aller/retours entre Paris et le Bordelais, et on se balance. On se laisse bercer par les changements de saisons, les couleurs qui éclatent devant nos yeux, on prend le temps d'écouter le bruit du tracteur lors des moissons, le crépitement du feu lorsqu'il fait froid, on entendrait même le sifflement de la théière qui nous appelle.

Malgré un sujet pesant que nous propose Margaux Gilquin, la perte de son jumeau, je sors de ma lecture avec un certain sentiment de feel-good que procure que certains ouvrages.

Je le dois sûrement au personnage de Marthe qui incarne la bonté, la bienveillance et la générosité. Cette femme qui observe les autres et souffle ses conseils pour que les gens qu'elle aime, se sentent mieux. Tante Marthe, moi aussi je veux danser sous la pluie. Moi aussi, je ne veux pas voir le temps me glisser entre les doigts. Je veux tout simplement vivre. Merci tante Marthe.

Cependant, j'ai tout de même quelques réserves sur ce roman. En particulier, la vie de Laure que je ne souhaite à personne. Laure a 60 ans, n'a pas d'enfants, pas d'amour, une vie vide de sens qui ne repose que sur une façade audio-visuelle. Sa souffrance du à la perte de son jumeau a anéanti sa vie, qu'elle tristesse ? Trop de tristesse, aurait-il fallu modérer cette succession ? Sans doute à mon gout. Je pense très sincèrement que ce livre ne s'adresse pas à une population jeune mais aux personnes ayant déjà vécu de nombreuses expériences.

Citations :

"Il y a des choses, comme ça, qui arrivent alors qu'on ne les attend plus. Certains pensent qu'il faut croire en soi. D'autres ne pensent rien et se contentent de faire les choses. Je les envie."

"Avoir des projets, se sentir vivre, c'est ça le sens, le but de la vie. Parce que le sens de la vie, c'est quoi ? on ne sait pas. Il y en a peut-être pas. C'est à nous de lui en donner un. tu sais, certains abandonnent en cours de route. C'est une bonne façon d'échouer, tu ne trouves pas ? Comme je plains les gens qui n'ont jamais de projets, d'envie. Quand je t'ai vu arriver, je me suis demandée ce que l'on t'avait fait pour que tu sois dans un tel état."

Le mot de la fin :

Un sentiment étrange m'a pris en refermant le livre, à la fois j'étais submergée par la triste vie de Laure, sa souffrance et en même temps, j'ai vu le soleil briller plus fort, l'énergie me parcourir, mes yeux se sont ouverts et j'étais bien, et tout ça grâce à tante Marthe.

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